Comment Périclès définit-il la démocratie ?

Grand stratège d’Athènes, Périclès était le défenseur de la démocratie le plus célèbre, à un moment de l’histoire où ce concept était encore fragile. A coups de rhétorique imparable, il a réussi à imprimer le concept dans l’esprit de ces concitoyens. Dans cet article, nous vous présentons la définition de la démocratie selon Périclès, un homme qui a gouverné Athènes.

La démocratie selon Périclès

Selon la pensée de Périclès, la démocratie est un instrument qui « sert les intérêts de la masse des citoyens et pas seulement d’une minorité ». Cette définition positionne le concept de la démocratie aux antipodes des fondements des systèmes oligarchiques dans lesquels un petit groupe concentre le pouvoir entre ses mains.

Dans son approche définitionnelle du concept de la démocratie, Périclès précise qu’il s’agit d’un système assis sur un trépied, dont les trois pieds sont respectivement l’isonomie ou l’égalité devant la loi, l’isocratie ou l’égalité de pouvoir, et l’isagoria ou l’égalité de la parole.

Athènes fonctionnait donc sous une démocratie directe. Périclès justifie cela par le fait que tous les citoyens ont la possibilité d’intervenir dans la gestion de la cité notamment par le vote ou la présentation de suggestions. Il le dit certainement parce qu’à chaque décade, les citoyens se réunissaient sur la colline de la Pnyx. Au centre des discussions, les affaires importantes, les lois à voter et les dossiers sérieux.

Au cours des discussions, chaque citoyen avait la possibilité de prendre la parole et de s’exprimer relativement à un dossier, faire des suggestions sur la gestion de la cité, proposer des lois, etc. Ces suggestions sont reçues, quel que soit le citoyen qui les a faites, en vertu de l’égalité de tous les citoyens devant la loi.

La faille dans la définition de Périclès

Très délicieuse en théorie, la démocratie athénienne a souvent un pied plus haut que l’autre. En effet, au sein même d’Athènes, certains systèmes projettent une image que l’on ne peut pas vraiment traiter de démocratique.

A cet égard, à titre illustratif, nous pouvons faire référence à la citoyenneté accordée à 15 % de la population. Les esclaves, les métèques et les femmes n’y avaient pas droit.

De plus, la pauvreté de certains citoyens ne leur permettait que très rarement de s’offrir le luxe de sacrifier une journée de travail pour se rendre à l’Aréopage et proposer une loi ou faire des amendements.

Et c’est sans oublier que convaincre l’assemblée à l’Aréopage était un exercice dans lequel on n’excellait qu’après avoir suivi des cours sérieux de rhétorique, évidemment inaccessibles aux citoyens les moins nantis de la société athénienne. Les pauvres ne pouvaient pas non plus se compter parmi les membres de la magistrature.

En clair, les faiblesses évidentes de la démocratie de Périclès ne peuvent être ignorées.

En savoir plus sur Périclès

Touchés par une violente épidémie, les deux fils de Périclès meurent en 437 avant J.-C. Heureusement, le stratège avait un dernier enfant d’une autre femme qui, elle, n’était pas athénienne. En vertu de la loi, cet enfant ne pouvait pas obtenir la nationalité, n’étant pas né de deux parents athéniens.

Toutefois, considérant la mort de ses deux fils légitimes, la loi sur la citoyenneté a été modifiée un peu avant la mort de Périclès, afin de permettre à son dernier enfant d’avoir la citoyenneté. Il a ainsi pu hériter de son père.